Nu, c’est mieux ? Pas toujours…
4 Responses to Nu c’est mieux
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Une belle photo terrible. Ils se mettent à nu devant nous, en effet, les pauvres hères qui se résolvent à mendier.
Oui, terrible un homme dépouillé assis devant un magasin de cosmétiques avec dans son dos la pub Lush « NU C’EST MIEUX » … Je l’ai habillé d’un sourire chaleureux.
L’avait-il vu ? le rapprochement est cruel…
je n’en sais rien; à vrai dire je ne le pense pas. Des pauvres types de ce style, il y en a à tous les coins de rue de Strasbourg. L’office du tourisme et les tours opérateurs évitent soigneusement d’attirer notre attention sur ces hommes et ces femmes de la rue.
La photo a été prise rue des Hallebardes, à deux pas de la cathédrale. C’est précisément dans cette rue qu’a vécu ma grand-mère paternelle, grand-mère que je n’ai jamais connue de son vivant. C’était une femme dite de « mauvaise vie »; elle avait divorcé pendant la guerre de 14/18, abandonné ses deux enfants en bas-âge, était partie avec un officier allemand. À la fin de la deuxième guerre mondiale, son soldat allemand l’ayant répudiée, elle avait été renvoyée d’Allemagne, était revenue en Alsace quémander de l’aide à ses enfants, aide que ses enfants lui ont refusée. Mon père était l’aîné de ses deux fils; son frère, plus ou moins un truand chroniquement fauché, a bien connu de l’intérieur les murs de la prison. Cette lourde histoire familiale, je ne l’ai apprise qu’à la mort de mes parents en fouillant dans leurs papiers. Lorsque, enfant, je posais des questions, « on » ( parents, tante et grand-mère maternelles ) me répondait toujours par un mensonge; de tout temps « on » m’avait dit que cette grand-mère était morte. Mais cela me travaillait, surtout à chaque Toussaint : cette grand-mère dont « on » refusait obstinément de me parler, cette grand-mère dont je n’avais aucune image, dont le nom ne figurait sur aucune des tombes de la famille…Littéralement volatilisée cette grand-mère.
Ce n’est donc que bien plus tard que j’ai découvert le pot aux roses : le corps de ma grand-mère avait été jeté dans la fosse commune.
Etudiante, j’ai logé rue des orfèvres, une ruelle perpendiculaire à cette fameuse rue des Hallebardes. Sans nous connaître, ma grand-mère et moi avions vécu à deux pas l’une de l’autre, avions entendu toutes deux sonner les merveilleuses cloches de la cathédrale… tout comme le clochard de ma photo. Le grand bourdon coulé en 1427 est appelé die Totenglocke, la cloche des morts…
Même si les souvenirs demeurent vifs et que tout n’est pas cicatrisé, les temps ont heureusement bien changé: Notre plus jeune a épousé un allemand et deux de nos petits-enfants sont franco-allemands. Qui sait, peut-être découvriront ils un jour ce billet… 🙂